Never say Never

❝ Never say Never ❞
Ft. Biche Argentée

Le soleil commençait seulement à entamer son ascension dans le ciel lorsque je me réveilla doucement. L'air était frais et agréable, une légère brise ne nous faisait pas sentir les chauds rayons du soleil, c'était une parfaite harmonie avec ce magnifique ciel bleu sans nuages.
Le clan se réveillait petit à petit. Vague Insaisissable partait déjà avec un groupe, sûrement pour la patrouille car un autre groupe un peu plus gros partait lui aussi, sûrement pour chasser car la réserve se vidait petit à petit, inexorablement. Je sortirai un peu au retour de ma lieutenante. Laisser le clan sans chef ni lieutenant ne me rassure pas. J'ai une entière confiance en mes guerriers, mais si jamais il y a un problème, ce n'est pas très sûr. Attendre une heure tout au plus ne va pas me tuer, bien au contraire, je vais pouvoir aller voir si tout va bien et profiter de mes compatriotes. Je commença par la pouponnière, où dormaient encore Petite Otarie et Petite Pluie. Cette dernière se réveilla un peu, puis se rendormit aussitôt. Elles avaient encore du se coucher tard ces deux là ! Je continua ensuite avec la tanière des apprentis où il n'y avait déjà plus personnes. De vraies piles électriques à cet âge là. Premiers levés, derniers couchés. De futurs forts et courageux guerriers. Je ne pris pas la peine d'enchaîner avec le gîte des guerriers, ils étaient bien évidemment tous levés ! C'est à ce moment que Vague Insaisissable rentra de sa patrouille. Il n'y avait apparemment eu aucun problème vue qu'ils avaient même eu le temps de pêcher quelques poissons de retour. Je salua les revenants puis avertis Vague Insaisissable de mon départ, qui ne devrait pas durer plus de deux heures. Elle acquiesça sans se poser de questions. C'est dans ces moments là que je me dis que j'ai bien choisi ma lieutenante. Il n'y avait pas de meilleur choix possible.
Je partis enfin en direction du Lac, situé sur les terres neutres. Je nagea les quelques mètres nécessaire pour rejoindre la plage puis traversa la rivière enchanté sur les rochers pour garder mon pelage au sec et ainsi le faire sécher. Je traversa enfin la grande praire, dans laquelle les herbes m'arrivaient à hauteur des yeux. Je sais que je ne suis pas bien grande, mais les herbes sont vraiment hautes ici. J'arriva enfin au Lac plusieurs minutes après. L'eau était presque aussi bleue et translucide que celle de notre Plage. Je m'approcha de l'eau pour en boire quelques gorgées, lorsque j'entendis un objet tomber dans le lac. Je me retourna aussitôt en direction du bruit, et sentis immédiatement l'odeur du Volcan. Comment est-ce-que j'ai pu la rater !? Je n'en crois pas mes yeux ... Je l'ai raté, alors qu'elle n'était qu'à quelques mètres de moi ... Cela aurait pu me coûter la vie ... Enfin, une vie ... Si encore la femelle avait pour but de me tuer. La Volcaneuse ne bougeait, comme terrorisés. Je ne vais pas la manger quand même ! Mais je dois arrêter d'être amie d'être amie avec tout le monde. J'abandonne mon doux visage pour paraître plus froide. Je m'approche ensuite de l'inconnue.

▬ Et bien ? Pas très douée de tes quatre pattes apparemment. Je me trompe ?

Je me voulais froide, presque vaniteuse. Je ne dois pas être amie avec elle, car après les clans ne rimeront plus à rien.

c'est froid.

ma.gorge.sèche.mon.souffle.irrégulier. Mais on éprouve comme une sorte de regret par la suite. Je me suis réveillée plus tôt que d'habitude, toujours prisonnière de cette scène. Je ne me sentais vraiment pas bien et ça a duré. J'ai essayé de manger quelque chose pour faire passer cette impression de vertige constant. Ça n'a absolument rien fait. J'ai compris que j'avais soif un peu plus tard, après m'être allongée au centre du camp, presque haletante. Je persistai à garder mes yeux ouverts parce que si je les fermai ne serait-ce qu'un instant, tout ça reviendrait. Une foule de sentiments négatifs m'envahiraient. Je ne suis pas une personne forte d'esprit, je me laisse trop vite abattre, mais je tente de cacher cette faiblesse, cette affreuse tendance à divaguer. « Tu dois aller boire. » Je m'entends à peine lorsque je prononce ces mots. Pourtant destinés qu'à une seule personne. Je sursaute. Et si on m'avait entendue me parler toute seule ? Je cherche des yeux le moindre signe de vie, mais seuls les ronflements me répondent. Ouf. Je m'obéis à moi-même en marchant d'un pas lent, plissant les yeux pour les fermer le moins possible. Mais j'ai l'impression qu'ils brûlent et que pour éteindre ce feu, ces braises rougeoyantes, il faudrait que les éteignent en fermant les yeux. Je ne viens pas de me réveiller puisque je suis restée couchée un petit moment. Mais je me sens presque faillir à chaque pas. Heureusement que je connais le chemin par coeur, si bien que je pourrais le faire en dormant ou... maintenant. On ne peut pas dire que je sois très en forme. C'est presque si je traînais mon corps. Je suis épuisée par ma nuit mouvementée alors que le clan se réveillera dans quelques heures, et lui, en pleine forme. Je marche lentement, ma gorge sèche, mon souffle irrégulier. J'ai tellement soif, c'en est une véritable torture. Ne dépassant pas mes rêves, mais elle est omniprésente, de sorte à ce que mes pensées ne soient dirigées que vers le point d'eau que je recherche. Je m'en rapproche. Lentement mais sûrement.

Je vois le lac à présent. Je ne crains personne ici. Et personne ne peut me craindre dans mon état. Je puiserais bien dans mes forces pour m'élancer vers l'étendue d'eau si tentante, mais quelque chose me retient. J'ai un mauvais pressentiment. Une présence indésirable ? Je me raisonne en me disant que le lac est un territoire tout à fait neutre, où tout chat a droit d'aller sans qu'on vienne lui déchiqueter la fourrure. Oh non... Voilà, je pense à l'accident. Je demeure un temps immobile, mon attention retenue prisonnière par le flot de mes pensées. Plus tard, je m'assieds et guette le moindre chat qui aurait la bonne idée de venir aussi ici. J'ignore depuis combien de temps je suis là, à l'affût de quelque chose qui ne se présente visiblement pas. Seul le soleil finit par se montrer. Puis là, quelque chose, quelqu'un, approche. Je reste méfiante. Le vent ne peut pas l'aider à déceler ma présence. Quand je vois de qui il s'agit, je me décide à sortir des fourrés pour me désaltérer. Une femelle au pelage trempé. Clan de la Plage je présume. Mais je ne distingue pas son visage. Je m'avance doucement vers l'eau. Je ne suis pas très loin d'elle mais me concentre sur mon trajet, aussi court soit-il. Arrivée devant le lac, je veux tremper une patte dedans, mais j'entre dedans plus vite que prévu. C'est froid. Ca a aussi fait un "plof" un peu trop bruyant à mon goût. Je sursaute et ne bouge plus, fixant les petites vaguelettes que je viens de provoquer. C'est froid, et cette sensation me parcoure dans tous les membres. Je me baisserais bien pour laper l'eau mais une voix peu agréable me hèle. « Et bien ? Pas très douée de tes quatre pattes apparemment. Je me trompe ? » Je la qualifierais de moqueuse et hautaine à présent. Je dévisage la chatte qui s'avance. Je ne fuis pas le regard dur et réponds d'un ton que je veux dégagé. Je pense même être plus âgée qu'elle. Mais je ne la salue pas. « Tu n'es pas la première personne à me le faire remarquer. Mais il n'y a rien. Je n'ai juste pas l'habitude de l'eau sur mes pattes, et pour tout te dire, je suis venue pour boire, pas pour entendre quelqu'un me railler sur mes faits et gestes. » Je fais une pause, maintiens le regard et ajoute. « Biche Argentée. Et tu as dû deviner à quel clan j'appartiens. » J'adopte un ton sec. je me redresse, sans pour autant la dépasser de taille. Sur le coup, je n'ai sincèrement pas idée de son nom ou de son grade. Guerrière, guérisseuse, peut-être lieutenant voire même meneuse, aucune idée.

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Ft. Biche Argentée

La chatte ne semblait pas aller très bien. Elle paraissait patraque. Plus je m'approchais d'elle, plus cette idée se confirmait. Même si je ne veux pas être amie avec elle, je la salue rapidement. Ennemi ou pas, c'est la moindre des politesses il me semble. Apparemment, ce n'est pas le cas pour tout le monde. La chatte ne me rendis pas mon salut. Ce n'est pas grave, je ne m'en offusque pas. Après tout, c'est moi qui ai commencé à la chercher en la faisant passer pour une "naze". Je n'aurai sans doute pas du, mais au moins ça met les choses au clair.

▬ Tu n'es pas la première personne à me le faire remarquer. Mais il n'y a rien. Je n'ai juste pas l'habitude de l'eau sur mes pattes, et pour tout te dire, je suis venue pour boire, pas pour entendre quelqu'un me railler sur mes faits et gestes.

C'est qu'elle ne se laisse pas faire, la Volcaneuse. Cela ne m'étonne pas. La plupart des matous de ce clan sont comme ça. Ils ne se laissent pas marcher sur les pattes. Mais après tout, personne n'aime se faire marcher sur les pattes. Seulement, tout le monde n'ose pas répliquer. J'aime les grande gueules qui osent le faire. Mais ce n'est pas pour autant que je l'aime, elle. Elle est une ennemie de clan, elle doit reste une ennemie. Je dois arrêter de faire des exceptions. Avoir une bonne relation avec son chef est déjà bien suffisant. Je n'ai rien contre ... je ne connais pas son nom ... mais je ne serais pas son amie.

▬ Biche Argentée. Et tu as dû deviner à quel clan j'appartiens.

Encore heureux que j'ai deviné ton clan ! Je ne t'ai peut-être pas senti arriver, mais après t'avoir vue, j'ai aussitôt reconnu ton odeur. Odeur de roche, de cailloux. Odeur de poussière. Mais elle n'a rien à envier à l'odeur que je dois avoir. Cette du sel, du poisson. L'odeur de l'eau. Mais ceux de la Jungle ne sont pas mieux lotis avec leur odeur de mousse, de vase. Leur odeur de "périmé".
Biche Argentée est un beau nom, je dois l'avouer. Il représente la grâce et la beauté à la fois. J'en profite pour examiner la chatte plus en détails. Elle est assez petite, elle est à ma taille à vrai dire, et possède un pelage brun mi-long parfaitement entretenu. Elle possède des yeux ambrés. Son nom reflète donc bien son physique. Elle est belle et gracieuse. Ce nom lui va à merveille, il n'y a aucun doute possible.

▬ Alors bois, Biche Argentée. Je ne veux pas t'en empêcher. Je marqua une pause puis repris. Étoile de l'Espoir. Je ne pense pas non plus avoir besoin de te donner le nom de mon clan.

J'aurai aimé qu'elle devine mon nom sans aucune aide, mais elle ne paraissait pas vraiment me reconnaître. Je n'ai succédé à Étoile Utopique qu'il n'y a deux lunes, trois tout au plus. Non non, c'est bien deux lunes. Je n'ai encore jamais fait d'assemblées en tant que Chef. Pas encore du moins. En bref, c'est tout à fait normal qu'elle ne me reconnaisse pas. Je suis une chatte de la Plage parmi tant d'autres après tout.

cela me semblait faux.

l'eau.froide.sur.ma.langue Elle ne m'empêchera pas de boire. Encore heureux j'ai envie de dire. Mais je me tais et un faible sourire se dessine sur mes lèvres. Je n'ai pas apprécié sa manière de m'accoster. Même si ce n'est pas étranger pour moi, qu'on se moque ainsi. J'espère tout de même lui avoir fait comprendre que je ne tolère pas cela. Je ne sais pas ce que c'était, peut-être qu'elle se comporte toujours comme ça. Elle m'apprend qu'elle s'appelle Étoile de l'Espoir. Evidemment qu'elle n'a pas besoin de m'informer du nom de son clan. Ça se voit, ça se sent, en quarante neuf lunes d'existence, j'ai appris à reconnaître cette odeur que je n'apprécie pas spécialement. Et cette politesse d'usage que je n'ai pas empruntée ne me donnera pas obligatoirement un air impoli, si ? Vu son ton, cela me semblait faux, évident, mais pas forcément pensé. Je ne suis pas dans sa tête (quoique ça ne me dérangerait pas, j'aurais largement moins de soucis) et elle n'occupe pas la mienne. Je me baisse et incline la tête le moins possible (je n'aime pas présenter ma nuque comme un buffet sur lequel on peut donner des coups de dents, excusez-moi) et m'applique à laper l'eau que je trouve affreusement fraîche. Lorsque j'ai terminé de boire, je me relève et la regarde droit dans les yeux, l'air important. « On dirait que j'ai perturbé ton emplois du temps. Tu dois être plus qu'occupée si tu viens d'être nommée meneuse, je me trompe ? » Je fais mine d'avoir un air pensif et ajoute. « Il y a des poissons dans ce lac ? Si oui, on devrait tous apprendre à pêcher et venir sur les rives pour en attraper. Cet avantage devrait profiter à tout le monde. Non ? Ça limiterait des famines et les clans s'entendraient peut-être mieux s'ils avaient quelques savoirs communs. » Je voudrais bien en apprendre plus sur sa manière de penser, sa réponse la reflétera forcément. Est-ce une meneuse belliqueuse qui vient d'accéder au trône du clan de la Plage, juste une petite peste qui est parvenue à se hisser jusque-là, ou alors une femelle charmante qui s'est exceptionnellement montrée sèche parce qu'elle s'est levée de la patte gauche ? Il y a des tas de centaines de possibilités. Je glisse encore un ; « On pourrait tous vivre ici et manger du poisson ensemble, ce serait l'idéal, n'est-ce pas ? Oublier nos rivalités et toutes ces choses stupides. » agrémenté d'un sourire radieux. Je sens qu'elle répondra que les clans sont bien comme ils sont et que c'est nos ancêtres qui ont décrété nos modes de vie à chacun. Dans ce cas-là, c'est une chatte catégorique. Et on ne peut en général pas y remédier. C'est triste.

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Ft. Biche Argentée

Biche Argentée ne semblait pas vraiment m'apprécier, et après tout, c'était normal. J'avais mal commencé avec elle, et cela ne m'importait pas. Une amie de plus, une ennemie de plus, qu'est ce que cela peut changer après tout ? Rien. De toute façon, elle n'est qu'une simple guerrière, elle n'aura aucune importance dans ma petite vie, je n'en aurai aucune dans sa petite vie.

▬ On dirait que j'ai perturbé ton emplois du temps. Tu dois être plus qu'occupée si tu viens d'être nommée meneuse, je me trompe ?

Perturber mon emploi du temps ? Pas tant que ça. Je ne sais même plus ce que je suis venue faire ici. Ah si. Je suis venue ici pour me changer les idées. Comment peut on compromettre ce plan ? Que ce soit en m’engueulant ou en admirant le paysage, je me change les idées, non ?
Elle ose me chercher en remettant en cause la façon dont je dirige mon clan, c'est pitoyable. Il n'est pas obligé que le chef et le lieutenant passent leur vie au camp. Eux aussi veulent rencontrer d'autres personnes, en dehors de ceux de leurs clans. J'ai une confiance aveugle en Vague Insaisissable, elle n'a pas besoin de moi pour gérer le clan. Les paroles de Biche Argentée ne mènent à rien.

▬ Il y a des poissons dans ce lac ? Si oui, on devrait tous apprendre à pêcher et venir sur les rives pour en attraper. Cet avantage devrait profiter à tout le monde. Non ? Ça limiterait des famines et les clans s'entendraient peut-être mieux s'ils avaient quelques savoirs communs.

Pourquoi un changement de sujet de conversation aussi brutal ? Pourquoi ce sujet là ? Les poissons ? Elle n'aura jamais l'occasion de me revoir, en tout cas j'en doute, et elle me pose une question sur les poissons ? Hm, après tout pourquoi pas. Elle me pose une question, alors je lui répond. C'est bien normal.

▬ On pourrait tous vivre ici et manger du poisson ensemble, ce serait l'idéal, n'est-ce pas ? Oublier nos rivalités et toutes ces choses stupides.

Ce serait l'idéal, oui, mais cela ne se ferra jamais. Je serais pour ce mode de vie, je pourrais ainsi vivre le plein amour avec Étoile des Démons, mais des chats ne voudront pas. Il y en aura toujours qui s'opposeront. Ce sera toujours le cas de toute façon. C'est la vie. La chatte me sourit. Elle attend ma réponse, je vais la lui donner. Je vais être franche.

▬ Tu sais, les chats de la Plage savent peut-être pêcher, mais ils sont de bien piètres chasseurs. Quant aux chats du Volcan et de la Jungle, ils ne savent peut-être pas pêcher, mais sont d'incroyables chasseurs. C'est logique, si on y réfléchit bien. Je marqua une pause, puis repris. Je serais d'accord pour apprendre aux autres clans la pêche, et pour qu'eux nous apprennent la chasse. Mais je serais bien la seule.

c'est donc pour ça que ça

s'appelle un idéal ?

la.bouffe.c'est.du.sérieuxMême si notre première approche a été plus ou moins froide (à moins qu'elle se comporte tout le temps comme ça, ce qui signifierait qu'elle est dans un bon jour, ce que je trouverais triste), Étoile de l'Espoir agrée à mes paroles. Je ne peux retenir un petit sourire, en coin, discret, mais présent. Il s'efface en un rien de temps. « Merci pour la leçon, qu'est-ce que j'en apprends des choses aujourd'hui. » Je marmonne, légèrement agacée oui, en observant les ondes. Un petit mal de tête revient. Je ferme les yeux. Je me détourne de la femelle et m'emploie à trouver la meilleure position couchée. J'ai envie de griffer le sol mais je me retiens. D'arracher des touffes d'herbe ou projeter des volées de sable, qu'importe tant que ce n'est pas de l'eau gelée. Après plusieurs essais infructueux, je termine sur le côté droit, les pattes mollement étendues, toujours en la surveillant du coin de l'oeil. Oui oui je sais que je ne risque rien puisque nous sommes en terre libre mais on ne peut pas prévoir le comportement de quelqu'un d'inconnu. « Si je me levais et allais volontairement empiéter ton territoire sans vouloir y bouger, me tuerais-tu ? Sachant que nous avions parlé plutôt tranquillement il y a une quelques minutes à peine ? Je serais une intruse, tu aurais le droit... » Lancé-je, histoire de ne pas laisser un silence trop pesant. Je me doute qu'elle n'en a rien à faire de moi mais je ne fais rien de mal en lui causant, et je ne l'oblige pas à m'offrir son précieux temps ni sa salive pour me répondre. Je n'en vaux certainement pas la peine. Ce n'est pas une provocation ! Seulement une question sur une mise en situation tout de même délicate. Je demanderais à ce que le fémin déguerpisse au plus vite si le cas se présentait à moi. Je n'aime pas frapper ou intimider (du moins essayer), je connais des guerriers qui adorent cette occupation alors je la laisse toute à eux. Quand je m'essaie à emprunter des airs menaçants je suis persuadée que je ressemble à quelqu'un qui plisse les yeux pour apercevoir la piqûre de moustique sur sa truffe ! Alors mieux vaut rester plus ou moins neutre.

— comment c'est du caca ce truc + mon retard impardonnable... désolé. loupe

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Un léger sourire apparaît sur le visage de Biche Argentée et repars aussitôt. C'est en quelques sortes mignon. Son visage ne peut cacher ce qu'elle ressent. Cela prouve que nos sentiments nous dépasseront toujours et que nous n'auront jamais le plein pouvoir sur notre corps. Pas très rassurant en somme. Surtout pour les zamouurs. Mais je dois m'avouer heureuse, mon cœur ne bat pour personne. Enfin, ne bat plus pour personne devrais-je dire. M'enfin, passons. Ce n'est pas le moment pour repenser à ça.

▬ Merci pour la leçon, qu'est-ce que j'en apprends des choses aujourd'hui.

Elle pose une question puis ronchonne quand on lui donne la question. C'est pas croyable ! M'enfin, je ne lui en veux pas. Elle est ronchon, mais au fond je l'aime bien la misstinguette. C'est peut être pas réciproque, mais je n'en ai rien à carrer. D'ailleurs, elle s'éloigne de moi. Je pensais qu'elle faisait demi tour et qu'elle rentrait chez elle, mais le fait qu'elle s'écroule lourdement au sol me fait penser le contraire. Quant à moi je reste à ma place. Je m'assois seulement.

▬ Si je me levais et allais volontairement empiéter ton territoire sans vouloir y bouger, me tuerais-tu ? Sachant que nous avions parlé plutôt tranquillement il y a une quelques minutes à peine ? Je serais une intruse, tu aurais le droit...

Oui, je te tuerai. Et sans le moindre remord. Qu'elle ne vienne pas râler après ma réponse. Si elle me pose des questions aussi stupides, il faut bien qu'elle s'attende à de réponses aussi stupides. Et ce n'est vraiment pas de ma faute ! Je lui répète donc mot pour mot ce que j'ai pensé après avoir entendu sa stupide question.

▬ Oui, je te tuerai. Et sans le moindre remord. Je suis sec et froide. Je continue d'un ton hautain. Pourquoi ? Franchir ma frontière t'a traversé l'esprit ? J'espère que tu vas bien réfléchir avant de faire quoi que ce soit.

Menaces ou pas menaces ? Qu'elle pense ce qu'elle veut. Je ne fais que répondre à sa question après tout, non ?

HRPG:

on a toujours le choix.

je.mange.mes.roches. Elle me tuera. Quelle folle celle-là. Ça ne la dérangera pas de m'abattre comme un lapin trois secondes après notre conversation. Enfin notre échange. Ouais ça s'appelle comme ça quand on se répond seulement par pure politesse. Politesse même si je ne l'ai pas saluée. Ça ne lui a certainement pas plu. J'en suis sûre. Et je suis toujours bêtement étendue là. Ça n'avance pas. On rame. On ne s'apprécie pas ça se voit. Moi je ne la descendrais pas tout de suite si elle frôlait un caillou qu'un de mes camarades a aspergé de son urine. N'abusons pas. Ce ne serait que de la provocation stupide. Moi je ne suis pas stupide. Non non. Et je ne compte pas réagir devant une provocation stupide, parce que ça ferait de moi quelqu'un qui prend tout au pied de la lettre. Un automate. Rien que ça. Je ne nie pas que j'en suis un, on l'est tous, sauf qu'on a assez de volonté et qu'on a intégré des valeurs qu'on défend pour ne pas sombrer dans un mécanisme grisant. Trêve de blablateries ennuyeuses, je suis toujours affalée au sol. Ma respiration est régulière, agréable et n'a rien d'affolant pour le moment. Mon mal de crâne s'est dissipé, même si je sais pertinemment qu'il reviendra dans quelques heures. Pfiou. P'tite vieille ? Chut.
Je me relève et lui adresse un grand sourire. Jusqu'aux oreilles. Je pense avoir réellement l'air toute contente. Je sais très bien faire ça. Je me suis entraînée petite. Et puis maintenant je perfectionne mes petites comédies. Ça en fait rire deux trois au camp. Rayonnante, mais ce n'est qu'une façade, je lui lance des paroles macabres qui sonnent pourtant joyeusement. Accompagnées la petite voix fluette que je sais si bien adopter. « Bon alors ce n'est pas aujourd'hui que tu auras l'immense plaisir de poser la patte sur mon cadavre, je m'en vais ! Mais ce fut un plaisir de faire ta connaissance, Étoile de l'Espoir, chef du clan de la Plage. Je sais où poser les pattes grâce à toi ! Mange ton sable et je mange mes roches ! » Je fais une petite courbette ridicule tout en souriant et me retourne. J'emprunte le même chemin qu'à l'aller en trottant et en dodelinant la tête. Je ne pense pas être trop bizarre dans mon genre. Il y a certainement pire. Mais comme sortie c'est potable. Ce n'est pas majestueux ou discret, c'est Biche Argentée.

Point.

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Elle me dévisage. C'est tout ce qu'elle fait, me dévisager. Elle pense aussi, beaucoup, mais je n'en ai rien à faire. Ne faisons pas les hypocrites, nous pensons tous, toujours, sur tout le monde. En bien, en mal, en moyen, on pense, c'est tout. Que pense donc Biche Argentée ? Que je suis une belle hypocrite qui se fout d'elle depuis le début. Est-ce vrai ? Est-ce faux ? Moi même je ne le sais pas. J'ai vraiment pensé que l'on pourrait bien s'entendre à un moment, mais maintenant, je sais très bien que j'ai été bien naïve. Beaucoup de mauvaises langues diront que c'est parce que c'est une chatte du Volcan et moi de la Plage, mais c'est faux, c'est loin d'être la vérité. La preuve ? Je suis amie avec sa meneuse, je m'entend bien avec son lieutenant. D'autres preuves ? Je suis amie avec un guerrier de la Jungle même. Donc non, je ne m'arrête pas aux clans. Je ne m'arrête pas à ce genre de futilités. Même si des fois, je l'avoue, c'est une bonne excuse. Comme pour le cas Étoile des Démons. Après un moment, la guerrière me répond. Je ne m'y attendais même plus à force.
« Bon alors ce n'est pas aujourd'hui que tu auras l'immense plaisir de poser la patte sur mon cadavre, je m'en vais ! Mais ce fut un plaisir de faire ta connaissance, Étoile de l'Espoir, chef du clan de la Plage. Je sais où poser les pattes grâce à toi ! Mange ton sable et je mange mes roches ! »
Je l'ai vexé ? Dommage. En fait non, je rigole, ce n'est pas dommage. Comme ça je vais pouvoir rentrer au camp plus tôt que prévu sans devoir sortir une excuse bidon. De toute façon je pense que son interrogatoire est terminé, et moi je n'en ai pas casé dans un coin du cerveau, vraiment désolé. Qu'est ce qu'elle me dit sinon ? Ah oui, je ne pourrais pas poser ma patte sur son cadavre. C'est sûrement vrai pour les lunes à venir, mais, un jour, je suis certaine que je le ferrai. Après tout, j'aurai un assez bon nombre d'occasions pour le faire. Beaucoup plus qu'elles n'en aura pour le faire pour moi.
Elle est déjà repartie. Tant mieux, je n'ai pas vraiment envie de lui répondre de toute façon. Et puis, qu'est ce que j'aurai pu dire ? "Oh dommage." ou "À la prochaine Biche Argentée !" oh, certainement pas.
Sans un mot, sans un regard, je repars en direction de mon camp. Encore une fois.

RP TERMINÉ.
BICHE ARGENTÉE & ÉTOILE DE L'ESPOIR.
TERRES LIBRES → LE LAC.