Nuage de Magellan sortit du camp, faisant en sorte de ne croiser personne et que personne ne le bombarde de question. Heureusement pour lui, aucun félin ne l’interrompit dans son chemin ni ne le croisa du tout. Ah, et avais-je précisé qu’il était près de midi ? Oui, Nuage de Magellan se promenait tout seul même quand le soleil était levé, si c’était pas incroyable ça ! Seulement là, si on lui posait des questions, il pourrait répondre qu’il était parti chasser en solitaire sans qu’on l’enquiquine trop.
Le matou blanc se dirigeait vers les territoires libres, gardant une oreille qui faisait attention aux possibles proies des environs. Sur le chemin, il fit l’effort d’attraper un rongeur et de le cacher pour le reprendre sur le chemin du retour : au moins, il ne serait pas sorti pour rien aux yeux des adultes. Il se dirigeait vers le Champ aux Papillons sans réellement savoir pourquoi. Peut-être parce que c’était une journée magnifique, que le soleil brillait et que Nuage de Magellan était sensible à ce genre de belles choses. Il se souvenait venir ici lorsqu’il était tout jeune apprenti, il courrait et jouer après les papillons de toutes les couleurs, comme il le faisait devant la pouponnière. Aaaaah, l’enfance. C’était bien sympa quand on y pense.
 
Nuage de Magellan marchait en se bidonnant tout seul dans les hautes herbes. Il avait du mal à avancer et se dit que sa fierté avait du en prendre un coup, mais il se dit que personne n’était là pour le voir … À moins que ? Oh non. Il n’était pas seul dans ce champ. Il sentit l’effluve toute récente du clan de la Jungle. Il émit un râle silencieux puis se dit que comme cette odeur semblait être celle d’un jeune au fur et à mesure qu’il la pistait, il se dit que ça pourrait être amusant. Cependant, au delà d’être celle d’un clan tout entier, cette odeur lui semblait –peut-être pas familière, mais il avait l’intuition qu’il avait déjà rencontré l’individu qui se cachait quelque part dans les hautes herbes. Etait-ce celle d’un ami ou…. Pas ?
Le matou blanc finit enfin par trouver le chat qu’il cherchait. Et malheureusement ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler une « connaissance positive ». C’était Nuage Macabre, un apprenti de la Jungle. Les deux mâles ne peuvent pas se sentir, autant le dire tout de suite. Donc Nuage de Magellan ne se priva pas de faire un maximum de bruit pour le réveiller. Ce qui marcha assez vite.
Qui est là pour oser me déranger pendant ma sieste ?
 
Le mâle blanc émit un petit son entre l’amusement et le dégout. Presque immédiatement, il fit un pas en avant pour ne plus être caché par les herbes et arrivé à la hauteur du chat qui se réveillait, il s’inclina aussi bas qu’il le pouvait en lâchant, plus fort que lui :
   
  -Que Votre Altesse veuille bien m’excuser, je ne sais pas être discret….