Je rentrai de l'entrainement, curieusement, je n'étais ni fatiguée, ni affamée, ni déshydratée. Comme si je n'avais rien fait. Alors que pourtant, j'avais pas chassé. Ou plutôt péché. D'habitude, je rentre au camp crevée et je m'effondre sur ma litière de mousse. Là, je revenais de mon entrainement, et j'étais calme, et en pleine forme. Sauf que la nuit arrivait et que l'on n’exploitait pas les apprentis la nuit. Je m'étais ensuite arrêté sur la plage en contemplant l'horizon avec le soleil en train de brûler, de partir. Puis la nuit est tombée, doucement mais surement. Je ne vois presque plus la mer, juste ses bruits de vagues qui se fracassent contre les rochers. Enfin, presque. J'arrive à voir assez pour ne pas trébucher tous les cinq pas. Enfin ... Trébucher sur quoi ? Le sable ? J'avance toujours dans ce sable mou qui colle aux coussinets, mais ce sable qui est en même temps doux. Les étoiles s'installent dans le ciel, chaque pas me permet d'en voir encore plus. La tête dans le ciel, je regarde tous ces astres. Le calme vient, sauf quelques cris d'animaux nocturnes, mais il sont que trop insignifiants.

Enfin, le littoral de mer s'arrête. Au loin, je distingue de grandes ombres. Les arbres. Ces grandes plantes sont attirantes. Je quitte la plage, je préfère voir et découvrir les arbres. Je connais assez bien le sable, mais beaucoup moins les arbres. Je les ai déjà vu, mais pas de nuit, parce que la nuit, souvent, étonnement, je dors. Je m'approche, le noir. A l'infini. Je jette au dernier regard au ciel, dans les arbres, il doit être caché ou peu visible. Puis, la curiosité m'emporte, je fais un acte qui m'est habituel, je franchis la frontière. Pas beaucoup, juste de un ou deux mètres. Je veux juste être entourée d'arbres. Si seulement il y en avait à la plage ... Ça serait bien. Et je ne serais pas dans le besoin de franchir la frontière. Bah ... Soyons honnête, je le ferais quand même par goût d'aventure. Enfin, pleins d'arbres. Ça change vraiment de la plage, non ? Comme j'en étais sure, le ciel est moins visible. Tant pis.

Puis je commence à me sentir mal à l'aise, ça fait bizarre. La nuit pourrait être traître et me faire prendre à mon insu. Puis je sens plus d'odeurs, des oiseaux, des chauves souris ... Puis là, je vois une forme sombre devant. La forme s'approche. Je sens, un chat. Reste zen, surtout, garde ton calme. Pourquoi il faut que je rencontre toujours un chat quand je vais dans un autre territoire ? A chaque fois quand même ! En essayant d'être le plus détendue possible, je lançai :

"Bonsoir !"