L'eau ruisselle sur les feuilles vives de l'été. Un été pluvieux et froids.
Les yeux dans le vague, le corps contre le sol froid je regarde se refléter dans l'eau. Quelle couleur, aussi bleu que le ciel indigo. Une couleur profonde qui nous absorbe dans un lieu que personne d'autre ne peut connaitre. L'eau semble si profonde, aussi profonde que l'abysse même. Les étoiles se reflètent comme silencieuse, regardant la nuit sombrer le monde dans les ténèbres. De minuscule point blanc dans une vaste étendue obscure. On dit qu'elle apporte l'espoir, on le dirai bien. Ce soir est exquis, pas âme qui vive n'ose se promener par là lorsque qu’il fait nuit. Ils en ratent des choses, je pourrai passer mes soirées à regarde la voûte nocturne. Mais chaque chose à une fin, le soir laissera place au jour. La voûte céleste me semble si surnaturel, comme magique. Pourquoi les étoiles me sembles si lointaine et impossible à attraper ? Elles se trouvent au delà de toute espérance, si distante. Le soleil est tombé depuis quelque minutes. Là mes paupières se firent lourdes et dans un battement de cils je m’endormis. Mon rêve me perturba, du sang, du sang et encore du sang. De la fourrure déchirée à certain endroits. Je me réveille en sursaut, en nage. Les yeux écarquillé. Je regarde autour de moi, les autres dorment silencieux. Pour moi les autres n’étaient que décor dans une vie morose et ennuyante, un décor l’on doit d’admirer sans jamais en profiter. Je ne pouvait pas, c'était simple, je ne voulait pas. Mon père ... je me retourna brusquement en repensant a ça, convaincu que je n'arriverais pas une fois de plus à dormir ce soir. Depuis quelques soir, je ne trouvait pas le sommeil, la fatigue se voyait sur chacun de mes traits. Je me lève et me dirige alors vers la foret. Fatigué je faillis tomber en sautant par dessus une lourde racine et continua sans marche en évitant tout les obstacles. Mon corps élancée me semblait étrangement lourds, et à mesure que je m’enfonçait dans la foret je songeais que je n'arriverait peut être plus à rentrer. Je me trouvait au grands pins maintenant, leurs cimes pointait vers les douces étoiles. Je m'assis en contemplant ce magnifique paysages. Dans ce magnifique paysages au reflet bleuté il se sentait étranger, lui le matou au long pelage tricolore, avec ses yeux aux couleurs éclatante. Même au yeux de la nature je ne se sentirais jamais chez moi. Je crois que même physiquement je me sentirais étranger. Je ferma mes yeux et soupira attristé. Alors je me résigna à bouger, évitant ainsi de tomber malade. La rivière. Je l'aime particulièrement. Presque personne ne vient s'aventurer par ici. Au loin une forme mouvante, un autre chat. Je laisse échapper un feulement furibond avant de courir vers cette forme. Aucun clan, du moins aucune odeur de ceux-ci. Mes pattes fatiguée me portèrent vers la forme et à ma grande surprise je me trouva museau à museau avec une chatte de mon clan. Je recule surpris avant de me mettre en position de défense. Je fixe le félin.

- Toi là ? Qui est tu ?

La nuit tombe.
Le soleil s'enfuit, se cache et se tait, laissant place aux choses de l'ombre.
Enfin, mon heure sonne.

Dans ce silence que rien ne vient jamais rompre, la lune règne en maîtresse sur les cieux. J'en suis l'invitée de minuit, seule dans ces ténèbres si souvent négligés. Les étoiles apparaissent par intermittence, cachées par les nuages sombres. Cela fait quelques jours que je n'ai pas vu un ciel clair, événement étrange pour la saison. Je ne sais pas trop ce qui ce trame mais j'ai le pressentiment que ce n'est rien de bon. L'air frais vient me chatouiller les moustaches. Je respire profondément, purifiant mes poumons par cet air pur. J'aime tellement l'ambiance de la nuit, au moins personne ne vient jamais me déranger ! Plutôt que de dormir comme tant d'autres, je préfère profiter de ces quelques heures sans charges ni contraintes souvent imposées par mon poste de lieutenante.

Je suis libre. Ombre parmi les ombres, inconnue parmi tant d'autres.

Je laisse mon esprit gambader et imaginer à travers les ténèbres des formes  plus saugrenues et extravagantes les unes que les autres. J'abandonne mon corps à mes pattes, les laissant choisir le chemin que bon leur semble. Je reste tout de même quelque peu attentive au cas où l'idée leur viendrait de me jouer un mauvais tour en m'emmenant hors des frontières de mon clan. J'arrive finalement à la rive ouest de la Rivière Enchantée. Ce lieu est féerique, davantage même en pleine nuit avec le reflet de la lune sur ses eaux cristallines. Quelle ambiance ! Rien ne vient briser le silence des lieux, comme si tous sont submergés devant toute cette beauté et ne peuvent décocher le moindre mot, de bouger d'un moindre pas. A moins que..

Un feulement furibond se fait soudainement entendre. Je sursaute, cela ressemble bien à un cri de chat. Étrange, je n'avais aperçu âme qui vive en arrivant sur les lieux, même si entre nous je n'y avais pas trop fait attention. La silhouette s'approche de moi, à grande vitesse, comme si elle avait décidé de m'attaquer. Je flaire l'air, cela ne fait aucun doute c'est bien un chat de mon clan, et à son imposante silhouette, je peux en déduire que c'est un mâle. Si ce fou avait décidé de m'assaillir, il allait voir c'qu'il allait voir ! Tout un coup, alors qu'il n'est plus qu'à quelques pattes de moi, j'aperçois deux lueurs brillées. L'une couleur de feu, l'autre d'or. Désincarnation Anarchique.  

« Toi là ? Qui es-tu ? »

Il me fixe et je lui retourne son regard. Je ne sais pas ce qu'il lui arrive mais il n'est pas dans son était normal. Je n'avais pas souvent eu l'occasion de lui parler, mais ce félin m'avait toujours intriguée, il avait quelque chose de plus, que je recherchais. Cette petite différence, insolite, qu'on peut trouver autant dans son physique que dans sa personnalité. Beaucoup le rejette, alors que moi, je n'ai qu'une seule envie, apprendre à le connaître.

« C'est moi, Vague Insaisissable. Tu ne me reconnais pas, tu n'as pas flairé l'odeur du clan ? » dis-je d'une voie neutre, amicale alors que j'aurai pu lui répondre par le même ton agressif que lui.

J'avais omis le fait que je sois la lieutenante de son clan, j'avais envie qu'on me reconnaisse pour ce que je suis, non pour ce que je fais.