Now, i know | PV : Étoile de Magellan

Know, i know.

Amertume du Guépard était maintenant seul avec Étoile de Magellan, ses assaillant ayant disparu. Devant lui, le corps de celle qu'il aimait. Oui, il se vengerait, il ne tuerait peut-être pas mais Thanathos et Étoile Boréale connaîtront le vrai désespoir, quoi qu'il en coûte à Amertume du Guépard. Une larme glissa le long de sa joue, tombant alors tout près des yeux encore ouverts d'Étoile du Virtuose. Passant sa Patte dessus, il les lui ferma. Il n'était pas encore prêt à ramener le corps de son chef au clan. Il n'avait ni la force mentale, ni la force physique. Prenant le temps de s'assoir, il laissa sa queue derrière lui, ne se forçant même pas à l'enrouler autour de ses pattes. Approchant sa tête de la féline, il posa son museau sur le sien avant de l'enfouir dans sa fourrure ensanglantée au niveau de l'épaule. Les larmes de l'ancien lieutenant mouillait son propre pelage ainsi que celui de sa bien-aimée. Pourquoi était-il aussi bête pour ne jamais l'avoir révélé. Anéanti, il releva la tête à l'approche d'Étoile de Magellan. Lui, celui qui lui avait prit son ancienne bien-aimée avait aujourd'hui essayé de défendre la nouvelle. Si un jour, le matou possédait des petits. L'un se nommerait forcément Petit Virtuose. Il en serait ainsi. Tout près de lui, un nouvel ami. Se relevant, il se blottit contre lui avant de reculée.

« Merci. »

C'était la seule chose qu'il avait réussi à dire. Pour le moment, depuis la mort de la féline. Il respira un bon coup pour essayer de se remettre de ses émotions, bien que cela soit très dur. Au camp, son ton froid n'était guère apprécié et peu de chats se souciait de lui, de peur que le lieutenant voit qu'il se méfie d'eux. Ils avaient peur de devenir ennemis avec lui, alors on tentait principalement de ne pas trop venir le voir. Mais à présent, il devait bien l'admettre, il aura besoin de quelqu'un au camp sur qui il peut compter pour le seconder car dans peu de temps, une vie de chez de Clan l'attend avant neufs vies et un nom commençant par « Étoile ». Il était peut-être pas encore fin prêt pour sa cérémonie mais le serait sûrement bientôt.

Étoile de Magellan tremblait de tout son être, tel une feuille morte menaçant de tomber de son arbre. Il avait chassé Etoile Boréale et Thanatos –enfin, chassé, ils étaient probablement partis de leur plein gré. Maintenant, il luttait pour ne pas tomber à la renverse, alors qu’il se dirigeait vers la dépouille de Etoile du Virtuose, étendue un peu plus loin. Amertume du Guépard, qui avait aidé Etoile de Magellan à repousser les assaillants, était maintenant tout contre la défunte meneuse, les larmes aux yeux. Tentait-il de les empêcher de couler ? Le meneur du Volcan n’en était plus là. Il voyait à peine où il mettait les pattes, sa vue totalement brouillée d’un flot de larmes qui coulait sans discontinuer.
Ensanglanté –du sang de qui, était la vraie question-, il s’approcha du corps de sa sœur, sans porter grande attention au lieutenant de la Plage : c’était peut-être un comportement immonde, mais l’attention du félin blanc était captée par le corps d’Etoile du Virtuose. Il sentait son échec, en tant que frère et en tant qu’allié. Il n’avait pas été capable de protéger sa sœur jumelle, et ce pour la deuxième fois. Il était seul maintenant, orphelin, comme si c’était la punition du clan des Etoiles pour être incapable de protéger ceux qu’il aime : ses parents, ses frères et sœurs, Nuage de Tempête, Etoile du Virtuose, ses chatons qui n’avaient pas eu le temps de vivre. Ils étaient tous morts, et Etoile de Magellan n’avait été capable de protéger aucun d’entre eux. Son clan est-il réellement en sécurité vu que le matou est incapable de protéger ceux qui comptent le plus pour lui ?

Alors qu’il marchait en direction de la silhouette ensanglantée de sa jumelle, supprimant inconsciemment Amertume du Guépard de son champ de vision, il se retrouva blotti contre lui. Était-ce Etoile de Magellan qui était venu là ou bien le lieutenant qui avait cherché ce contact réconfortant. Le chef s’immobilisa, comme apaisé par cet élan d’affection si soudain. Quand le chat tigré se recula, il miaula un simple :
Merci.

Etoile de Magellan ne comprit pas bien pourquoi mais ne prit pas la peine de demander la raison de ce remerciement : il était à peine capable de voir son interlocuteur, alors prononcer des paroles cohérentes, c’était au delà de ses capacités, et de loin. Il se contenta de hocher mollement de la tête, pour montrer que si son cœur était en morceaux, sa langue était nouée et tout son être crispé, il l’avait quand même entendu.
Vu que Amertume du Guépard s’était décalé, Etoile de Magellan fit quelques pas vers la silhouette grise, tâchée de sang séché, de sa sœur. Elle n’avait pas l’air de souffrir, elle avait même l’air paisible, calmement étendue sur le flanc, dans l’herbe. Au bord de l’implosion, le matou blanc s’approcha, chaque pas menaçant d’être le dernier avant qu’il ne s’écroule. Il s’allongea près d’elle, tout près d’elle, enfouissant son museau dans sa fourrure, à l’endroit où sa patte avant rejoignait son torse, pour y enfouir les larmes qui coulaient.

Il aurait voulu hurler, crier à s’en rompre les cordes vocales, pour laisser s’échapper tout le désarroi qu’il avait sur le cœur. Mais il ne le faisait pas. Il semblait avoir oublié la présence de Amertume du Guépard, son ami, sans qui, il faut le dire, il serait probablement mort aussi. Il devrait le remercier, oh oui, il devrait. Mais pour le moment il devait se calmer. Inspirer, expirer. Inspirer de nouveau, et expirer. Il ferma les yeux, comme un chaton blotti contre sa mère après un mauvais rêve. Oui, tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Peu à peu, ses membres et sa mâchoire se décrispèrent, il pouvait ouvrir les yeux sans voir que du flou. Les larmes coulaient encore de temps en temps, mais c’étaient probablement les dernières.
Amertume du Guépard n’avait encore rien dit, mais ça ne durerait probablement pas. Le lieutenant en deuil devait se poser de sacrées questions en ce moment même. Etoile de Magellan n’échapperait sûrement pas à un interrogatoire, il en avait à présent conscience : son comportement, pour un chat qui ne connaissait rien de son histoire, éveillerait de nombreux soupçons. Le chat blanc ne bougea cependant pas, il attendrait que le lieutenant vienne à lui : il n’était pas encore en état de commencer une discussion. Il referma les yeux, s’étant rendu compte que ça l’apaisait.

(Je suis particulièrement fière de ce rp

Et en règle général, un rp si émotionnel que tu en pleures, c'est forcément un bon rp )