J'étais en train de me promener dans le camp, tel un fantôme, sans raison apparente. Je m'ennuyais. Comme un rat mort. J'aurais pu chasser, m’entraîner, découvrir les autres territoires, ... Mais j'avais la flemme. Les blues de l'été ? Tout ce que je pouvais faire, c'était marcher dans le camp en cherchant un truc pour m'occuper. Nuage d'Hippocampe était en train de s’entraîner, mon mentor m'avait laisser quartier libre et vu que je m'étais également brouillée avec ma meilleure amie. Et ma mère étant chef, avait son travail, ses devoirs. J'étais un peu seule au milieu du camp. Je ne savais pas quoi faire. C'était pour une des première fois où je vivais entièrement la solitude et l'ennui. J'étais quand même pas désespérée au point d'aller tenir compagnie au Ancien. Triste, mais pas complètement désespérée non plus. Je décidai de regardez autour de moi pour voir si je pouvais m'occuper puis jouer ou discuter avec un chat. Mais il y avait personne de qualifier et je sortis du camp avec frustration en butant contre des cailloux. J'avançai, sans savoir où aller. N'ayant rien dans ma tête, le petit chemin d'herbe verte que je pris me sembla prendre des heures à traverser. 

     Puis j'arrivai dans la prairie. Cette prairie verte et fleurie à souhait de mille fleurs différentes. J'y aimais bien sentir leur différents parfums mais aujourd'hui, le cœur n'y était pas. Devant ce grand espace, je ressentais encore plus ma solitude malgré les nombreux insectes qui y grouillaient. Comme des abeilles jaune et noires ou des papillons colorés tels des arc en ciel. Mais que ça soit ici ou au clan, il n'y avait définitivement rien d’intéressant. Je me résolus à arracher tout à tour des pétales au fleurs pour m'occuper, mais l'ambiance dans mon cœur n'était pas gaie. Dans le ciel, il n'y avait pas de nuage pour y chercher des formes extravagantes. Ce n'était qu'un ciel bleu et morne, sans aucune distraction. Puis le vent m'apporta une odeur derrière moi. Surprise, j'étais prête à me retourner vivement quand je sentis l'odeur salée de la plage. Je tournai doucement la tête vers le nouveau venu. Je reconnu tout de suite le chaton qui allait bientôt être un apprenti, qui était en face de moi. Petit Griffon. Je souris et lui dis tout simplement :


-Salut, ça va ? 

Petit Griffon, je me souvenais comme hier de ce jour. Le jour qui aurait pu causer sa noyade. Depuis, un grand lien fort nous unissait, malgré le fait qu'il soit encore chaton, j'avais une très grande affection pour lui. Comme un petit frère en fait. Depuis, on jouait souvent ensemble. Même si ça faisait assez longtemps que je n'avais pas joué avec lui. Qu'importe, j'allais changer cela maintenant. Cela m'apportait un peu de jeunesse, comme une cure de jouvence. Il avait l'air essoufflé, j'étais prête à parier qu'il avait fait la connaissance des papillons. De près comme de loin. Quand il me vit, il me sourit et répondit :

-Salut Oranger! Oui, ça va!

Je le regardai. Il était en pleine forme. Comme d'habitude en fait. Toujours près à jouer. Un chaton dans sa pleine croissance. Heureusement, je ne désirais pas qu'il soit malade ou pas bien. Si tout allait bien chez lui, tout allait bien. Je lui demandai :

-Et si on faisait une chasse aux papillons, ça te dirait ?

Jouer à chasser les papillons. Cela me rappelait quand j'étais chatonne. Beaucoup dise qu'en grandissant, on change de personnalité. Pour ma part, je n'en ai pas l'impression, j'ai toujours l'impression d'être la petite chatonne d'avant avec juste un peu plus de responsabilité. Mais j'avais encore au fond de moi ma bonne vieille âme de chatons. Une âme qui voulait jouer et ne pas songer à tous nos problèmes. Je regardai la prairie d'un coup d’œil. Je n'avais jamais réussi, que je sois chatonne ou apprentie, à attraper un de ces insectes ailés. Aujourd'hui, il y en avait beaucoup. Avec de la chance, je pourrais en attraper un ou plusieurs avec Petit Griffon. Ils y en avait tellement.

Spoiler:

Je regardai Petit Griffon, amusée, je ne savais pas que cette demande produirait un si grand effet sur lui. je lui aurais dit bien avant si je savais ! Il été si mignon quand il souriait - et sautait - ainsi. Il commença à bondir autour de moi en me répondant :

-Oh oui! Oh oui!

Il sautait, sautait partout. J'étais presque entraînée par toute sa joie. je le regardai, il semblait proie à une idée. cela fit cesser ses petits sauts. Mais comment peut-il être encore en forme après ses multiples sauts ? C'était ça la jeunesse en étant chaton ? J'aurais été incapable de sautiller aussi longtemps. Soudain, il me demanda presque ennuyé :

-Dis, Orange... Tu connais les "Règles de lorsqu'on se fait pourchasser"?

Euh ... Pas vraiment. Mais si je lui disais ça, risquerait-il de se vexer ? Vu que je pensai que c'était surement lui qui avait inventé ces règles, il était un peu évident que je ne les connaisse pas, mais je ne voulais surtout pas l'attrister. Mais si je ne voulais pas lui dire non, je ne pouvais pas lui dire oui vu que je ne les connaissais pas. Finalement, j'optai pour non, il fallait bien avancer  :

"Pas vraiment, tu pourrais me les expliquer ?"

J'espérais que ça ne le vexerait pas, ça serait la dernière chose que je voulais faire. Alors je rajoutai :

"Comme si tu étais mon mentor."