“My thoughts are stars I cannot fathom into constellations.”
Voilà ce qu'il se passe. Je n'y arrive plus. Je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit, obsédée par mes cauchemars. Je les ai évités. Mais pour combien de temps ? J'ai dû gagner quelques heures, tout au plus. Je sais ce dont j'ai réellement besoin. Et ça me brise le coeur de devoir le reconnaître ; je n'y arrive plus. Tout seule. Je me croyais résistante, coriace quoi. Foutaises.
J'ai envie de me moquer de moi-même mais je me retiens. Mais quelle idiote je fais. Je songe même à me frapper contre un arbre pour que mes pensées explosent pour de bon. Mais je me ravise au dernier moment. Je ne veux pas mourir, je veux juste que ça s'arrête et que ça ne recommence plus jamais. Je ne veux pas rejoindre ma mère, je ne veux pas subir les regards de mes frères. Je fuis aussi ce moment. Et c'est bien ça le problème. Je cours, je cours, mais je m'épuise.

Je me dirige d'un pas déterminé vers sa tanière. Il n'y a que lui avec qui j'envisage un dialogue un minimum censé. Le temps que je me dise « Tu vas ruiner sa journée » je franchis le seuil de sa tanière. Il est là, je le sens. J'ai besoin de lui parler, de lui expliquer, de me libérer en fait. Je sais qu'il ne me trahira pas. C'est l'instinct de survie qui me pousse à le chercher dans son antre. Et cet instinct balaye tous les autres. Avec la force d'une tornade furieuse.
Je m'approche, puis m'effondre comme une masse. C'est ce que je suis. Une masse de chair, de fourrure et de souffrance. Je suis toujours consciente, mais je ne cherche pas à le montrer ou à bouger. Dans cette tanière reculée, je suis à l'abri des regards.

désolé pour la longueur, les ouvertures ce n'est pas mon truc.