Comment peux-tu croire une chose pareille ? Je t'ai dis que je ne suis pas méchant. Même si nous ne sommes pas du même clan, tu dois me faire confiance.

Le ciel commence à s'illuminer. Pour une fois ! Penses-tu. Tout à l'heure déjà, avec Eclipse de Lune, la boue faisait des ravages. La pluie ne voulait pas s'arrêter, tandis que le vent soufflait comme un courant d'air sur l'ensemble des territoires. C'était impressionnant. Les températures chutaient, comme la veille. Mais pour une fois, le ciel commence à se dégager. Tu vois les nuages gris apparaître, et les noirs disparaître. Le soleil perce la couche nuageuse, tu commences à sourire. Tu dévoiles tes crocs blancs, et aiguisés. De ta tanière, tu réussis à percevoir le bon côté de la vie. Tu oublies le solitaire rencontré quelques lunes avant. Tu ne penses plus qu'à ce beau temps qui est paraît-il, extrêmement rare. Et tu approuves cette idée. Il n'y a du soleil qu'une seule fois tous les deux jours, et encore. C'est rare que la pluie s'en aille pour laisser le champ libre aux puissants rayons solaires. Pourtant, l'automne s'installe depuis un peu moins d'une lune. Le soleil s'en va lentement, ce qui laisse plus de place aux pluies infernales et aux atroces bourrasques de vent. De ta tanière, tu scrute le ciel pourpre. C'est le bon moment pour sortir, profites-en. Et puis ... Si tu n'y vas pas maintenant, quand est-ce que tu y iras ? Tu te lèves, étirant tes grandes pattes fines et noires. Tu t'élances, bandant tes muscles. Le soleil est là, il est bien là ! Jamais tu n'avais pu sourire de cette façon là en voyant le soleil. Il t'a manqué, vraiment ! La chaleur de l'astre se repose sur te pelage fin. Hm, que c'est bon ! La chaleur de l'été qui dure jusqu'à l'automne, et qui pourtant, s'en ira bien vite. Tu accours dans les plaines, traversant les forêts et les clairières. Tu traques le gibier. Aujourd'hui oui, car les souris sortent de leurs trous, et les renards ne sont plus dans ces zones forestières. Ce sont-ils déplacés ? Non, mais aujourd'hui, toi seul est roi. Et puis s'ils se pointent devant toi, tu as des griffes, des crocs, et des muscles. Tu t'en serviras ! Les ratons-laveurs sont là, eux aussi ! De leurs mains adroites, ils s'occupent parfaitement de leurs petits. Comme tu aurais aimé que tes parents fassent la même chose avec toi ! Mais hélas, le temps passe vite. Et à présent, tu es seul. Il n'y a que le clan pour s'occuper de toi. Mais là n'est pas le sujet, tu t'occupes toujours de chercher une proie de taille raisonnable, et à l'odeur alléchante. Devant toi s'offre l'étendue grise. Tu la contourne, et préférant la verdure aux cendres, tu réussis à atteindre la grande prairie. Tu l'atteins sans grande difficulté. Tu vois au loin, une ombre. Elle est tellement éloignée de toi qu'elle n'est pas bien dessinée, et tu n'y aperçois aucun détail t'indiquant le type de personne qu'il ou bien elle, pouvait représenter. Mais ces yeux ... Non, pas lui ! Cet inconnu, serait-il de retour ? Tu sers les dents, et tu t'arrêtes. Dans la prairie, il n'y que toi et bien sûr, cette silhouette. Elle avance clopin-clopant. Se serait-il encore blessé ? Tu plaques alors tes oreilles le long de ton échine, et tu te mets à cracher. Tu n'oses même pas bouger. Tu as peur. Pour une fois.

« Est-ce bien vous ? Que dis-je, 'encore' vous ! » Déclares-tu, en accentuant le 'encore'.

La silhouette se rapproche. Tu te recules rapidement, mais tu finis par t'arrêter. Dans l'ombre, la masse est comme invisible. Tu ne sais pas comment elle est réellement, et décide de t'approcher. Qui ne tente rien n'a rien. Ton coeur se serre, tes oreilles restent droites, pourtant. Ta gorge se gonfle comme un serpent venant de terminer son repas. Plus rien ne passe, et tu commences à asphyxier. Tu tousses. Mais rien n'est grave.

Spoiler:

Je mens à une sirène.

A chaque fois, tu te trompes. Mais la méfiance est un de tes défauts. Ou qualités ? Qu'importe. Cet individu peut très bien être un de ces ennemis de clan, ou bien l'inconnu qui rôde. Les herbes sont très hautes. Tu te perds dedans, mais il arrive un moment où une zone est moins verte que d’autres. Les végétaux ne poussent que très peu, et ceux qui s’y montrent sont très vite démasqués. C’est d’ailleurs là que tu aperçois la silhouette assez … Féminine. Au premier abord, tu eus cru qu’il s’agissait de ce mâle. Mais en se rapprochant, la féminité de l’ombre inconnue se dessine et semble plaire à tes jolis iris cobalt. Il ne s’agit ni plus ni moins de la meneuse du clan de la Plage. Ton regard retombe au sol pour regarder tes fines pattes sveltes et noires. Une boule se forme dans ta gorge et dans le creux de ton ventre. « Encore ? De quoi me parles-tu ? Nous sommes nous déjà rencontrés ? » La honte monte en toi. Mais tu es incontrôlable à ce niveau là. Tu es toujours persuadé de voir ce monstre. Celui qui, dans tes pires cauchemars, à essayé de t’ôter la vie. Celui qui, dans tes rêves, viens gâcher la fin en faisant dépérir un des tiens. Pourtant son pelage a la même couleur que celui de la grande chatte. Sauf que le sien est ébouriffé et sale. Tandis que celui-ci est majestueux et emplit de grâce en soit. Ce monstre … Te lâchera-t-i un jour ? Ou au contraire, te hantera-t-il jusqu’à ce que tu décides de mourir ? Cependant, tu ne bouges pas. Tu n'oses même pas répondre à la meneuse du clan de la Plage. La meneuse du clan de la Plage. C'est la première fois que tu la vois d'aussi près. Ton regard cobalt se repose alors sur le sien. Quels beaux yeux ! Quels beaux yeux ! Après quelques longues minutes d'hésitation, tu te lances alors. La gorge serrée, tu essayes de lui mentir.

« J'ai des problèmes avec mon flair ... Je confonds les gens ! » Lances-tu en mentant. Tu rigoles un peu, pour essayer de rendre ça plus crédible.

Tu t'essuies ensuite le museau d'un bref coup de patte. Un sourire se lâche subitement de sa bouche, tandis que ta queue se bat, nerveuse. Tout le monde pourrait voir que cela ne va pas. Et pourtant, jamais tu ne te confirais à un chat inconnu, adverse. Et encore moins s'il s'agit de la meneuse du clan de la Plage. Quels beaux yeux ! Quels beaux yeux ! Te répètes-tu, sans cesse. Tu ment, mais tu es mal. Au fond, tu as toujours l'impression de t'adresser à ce montre. C'est un pelage qui y ressemble drôlement, et des yeux te rappelant le bleu de l'océan. Il y a vraiment de quoi pleurer ... ! Mais on a toujours dit que tu es du genre à ne jamais reculer. Alors la patte en avant, tu avances à petits pas timides. Mais rien de plus. Tu n'es plus qu'à moins d'une dizaine de mètres de la meneuse. Tu détournes ton regard du sien, et fais pivoter la tête sur la droite. Ton souffle rauque s'exprime de la façon suivante.

« Non. L'erreur est féline. » Lances-tu, neutre.

Au final, rien ne vaut d'angoisser. Il fallait mentir pour pouvoir se faire comprendre. Tu ne bouges plus et décide de rester dans cette position-là. La tête tournée sur le côté, les yeux dérivant jusqu'au plus bas du sol. Ta queue fouette le sol à coups de massue. Tes pattes quant à elles ne tremblent plus.

« Bonjour Étoile de l'Espoir. Je suis Nuage de la Délivrance. Apprenti-guérisseur du clan du Volcan. » Lâches-tu.

Spoiler:

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Tu as l’impression de voir ce monstre. Cette bête, cette sauvage création de la nature. Ce spécimen qui n’aurait jamais du exister. Celui qui te martyrise, celui qui te mutile à coups de dents au plus profonds de tes cauchemars. Tu semblais pourtant sûr et bien certain que l’ombre qui s’était dessinée sous tes yeux bleu cobalt était bien celle de cet étranger. Son nom, ses origines, son clan, sa famille, ses proches, ses ambitions ? Aucune réponse. Jamais il ne t’eut donné une réponse à toutes ces questions qui se chevauchent les une sur les autres dans ta tête. Tu sens son odeur arriver jusqu'à tes naseaux noirâtres. Ils emplissent l'air d'un seul coup. C'est horrible. L'odeur de la Plage sent la mer, le goût salé du sable blanc. Et cette odeur est nauséabonde, voir à vomir. Tu respires alors par la bouche, exaspéré par cette effluve ennemie. Ton regard balaye alors le corps élégant et gracieux de la belle femelle. Quel beau corps, te dis-tu. « Tu es donc l'apprenti d'Eclipse de Lune ? J'ai toujours rêvé de devenir guérisseuse. Cela te plaît d'apprendre à soigner les autres, de communique avec le clan des Etoiles ? » Déclare alors la femelle au pelage grisâtre et délicat. Le jeune n'ose pas répondre. C'est une question pourtant simple, avec une réponse assez simple : Oui. Cependant, la timidité l'empêche d'avancer et d'assumer ce poste. Oui, c'est bien lui. Mais comment le dire ? Comment va-t-elle réagir ? Nuage de la Délivrance ose à peine bouger. Sa gorge se serre, ses oreilles se plaquent en arrière, mais le petit noir finit par répondre, la tête baissée.

« Oui, c'est bien moi ... Et » Dit-il, et failli lui retourner la question.

Mais c'était bien elle, la meneuse. La meneuse de la Plage.

|| Plus d'inspi, désolée .. ||