Étoile de Magellan s’offrait une petite promenade dans les territoires libres, juste histoire de prendre et d’être seul pendant un petit moment : être meneur est une occupation très fatigante, mine de rien ! Le matou blanc se dit que le Champ aux Papillons ferait parfaitement l’affaire, et il se mit en chemin.
En plus d’être peuplé de milliers de papillons qui donnent leur nom à ce lieu, c’était également un terrain de chasse très agréable, car peuplé d’une multitude de proies. Un endroit très agréable et où l’on pouvait aussi chasser : que demander de plus ? Étoile de Magellan arriva bien vite au Cham, qui n’était pas si loin du camp du Volcan. Alors qu’il longeait le bord de la prairie, contemplant passivement les petits animaux colorés virevoltant dans tous les sens, il entendit le couinement de douleur d’un petit animal : quelqu’un devait être en train de chasser, tout près de lui. Le meneur inspira profondément l’air et reconnut l’odeur du clan de la Jungle. Un bruit rauque retentit dans sa gorge sans qu’il ne puisse l’empêcher de sortir.
Depuis qu’Etoile Boréale faisait des siennes –c’est à dire depuis un sacré bout de temps-, Etoile de Magellan ne supportait plus les félins de ce clan, et cette haine semblait être réciproque. À croire que la meneuse faisait de la propagande dans son propre clan contre les ennemis qu’étaient les clans de la Plage et du Volcan.
Le matou blanc tenta d’avancer silencieusement en contournant le félin inconnu, espérant que son odeur de le trahirait pas. S’il pouvait éviter une rencontre avec un félin qui ne le porterait probablement pas dans son cœur, ça l’arrangerait. Quand il comprit que l’autre l’avait localisé, il regretta de ne pas être venu au Champ en contournant l’endroit par l’autre côté…
-Bonjour.
lâcha t'il d'une voix qu'il aurait espérée moins agressive.